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Même si cette première traversée a été très difficile pour nous, on garde toujours les bons souvenirs. Nous sommes partis trop fatigués et avec trop de pression.
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... Voici des extraits de notre journal de bord :
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| La traversée du Golfe ! |
- Vendredi 24 août, retour vers Daam dour. Je n'ai plus tout à fait le moral comme si je regrettais notre décision. Et si nous avions tort… Je doute de plus en plus. Par contre Domi est impatient de partir. Le lendemain, nous prenons les fichiers GRIB pour la météo. Pour moi, cela me paraît musclé pour la traversée, pas pour Domi qui ne voit que des vents de N.E. Dimanche soir, c'est Vincent qui tranchera et nous partirons demain matin
Le moteur ronronne à 8h15, nous larguons les amarres à 8h25, le temps est calme, je préfère ne pas trop penser à ce qui nous attend. A force de trop réfléchir, on ne fait plus rien. . On n'a pas fait tout ça pour en arriver là, il faut partir. A 9 h, je commence à remplir le journal de bord, la route est tracée. Nous passons au nord de Rochebonne puis tout droit descente sur le Cap Finistère. La première nuit en mer est dure, d'une part nous partons fatigués par tous ces derniers mois de tracas : papiers du garage, vente de la maison, formalités avant le départ et la séparation de nos deux petits amours que nous laissons derrière nous, d'autre part, c'est là que le vent commence à grimper : trois ris les uns derrière les autres et mouchoir de poche à l'avant. La baston va commencer et ne nous quittera plus jusqu'à notre arrivée : orage lundi soir, orage mardi soir plus violent qui nous oblige à nous détourner vers le N.W. Vers la fin, un très violent éclair nous chauffe le visage et nous éblouie. Nous nous regardons sans rien dire. Mercredi est la journée la plus dure, nous sommes épuisés (impossible de dormir avec le bruit que fait la dérive qui ne nous rassure pas vraiment) et la mer est de plus en plus dure, 36 noeuds affichés à l'anémomètre plus les 10 noeuds de vitesse tout cela vent arrière… (Domi me l'avait caché !). Il ne faut surtout pas regarder derrière nous. Deux déferlantes viennent se briser sur l'arrière, une d'elle lave le cockpit, nous n'en menons pas large mais Daam dour nous rassure par son comportement comme s'il voulait nous protéger. Son passage dans les mauvaises vagues est exemplaire même dans les surfs et le pilot qui rattrape le tir. Deux soirs de suite, la vigilance est extrême avec les bateaux de pêche. Mercredi en fin d'après midi, nous apercevons la Corogne mais comme la nuit tombe, nous préférons continuer. La nuit sera dure… le vent forcit toujours et la mer se creuse avec des houles croisées. Les dernières heures seront les plus dures. Jeudi 30 août, nous sommes en face Camarinas trop tôt et sommes obligés de tirer un bord plus au large pour retarder notre arrivée qui devra se faire avec le jour. Avant de rentrer dans la baie, le vent grimpe toujours. Nous affalons le peu qui nous reste et mettons le moteur pour nous dégager car vent de travers, nous n'avançons plus qu'à 1,5 noeuds. Le port est en vue, il est 9 h, quel bonheur. Christian et Cathy nous attendent avec Ramon le responsable du port de plaisance. Nous amarrons Daam dour au ponton le plus pratique pour nous pour enfin mettre pied à terre et reconnaître l'emplacement où nous serons. Je tombe dans les bras de Cathy avec les larmes dans les yeux avec deux paroles : on vent le bateau, puis " on l'a fait ! " Domi nous fait une manoeuvre à la " Vincent ", là, il m'épate. Nous sommes fiers de nous et je m'empresse d'envoyer un SMS aux enfants pour les rassurer pendant que Domi va prendre un petit café sur Harmonie puis nous tombons raides sur la couchette AV pendant trois heures. Nous rangeons Daam dour. Le soir, Christian et Cathy nous invitent très gentiment à dîner (pain maison) et nous réchauffent le cœur. Christian nous avoue qu'il ne nous aurait pas reconnu tellement nous étions décomposés. Mais on oublie vite les mauvais moments et nous ne regrettons pas notre choix. Nous avons ouvert la route de notre nouvelle vie...
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mise à jour le jeudi 12 juillet 2012
site mis en ligne le 4 septembre 2008. | notre email daamdour@gmail.com |
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